Jean de la lune pour gens de la lune
Par une tiède
nuit de printemps,
Il y a bien de
cela cent ans,
Que sous un brin
de persil sans bruit
Tout menu naquit
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.
Il était
gros comme un champignon
Frêle, délicat,
petit, mignon,
Et jaune et vert
comme un perroquet
Avait un bon caquet
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.
Pour canne il avait
un cure-dent
Clignait de l'oeil,
marchait en boitant,
Et demeurant en
toute saison
Dans un potiron
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.
Jean de la Lune
paroles d'Adrien Pagès
Quand il se risquait
à travers bois,
De loin, de près,
de tous les endroits,
Merles, bouvreuils
sur leurs mirlitons,
Répétaient
en rond:
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.
On le voyait passer
quelquefois
Dans un coupé
grand comme une noix,
Et que le long
des sentiers fleuris
Traînaient
deux souris,
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.
Si par hasard, s'offrait
un ruisseau,
Qui l'arrêtait
sur place aussitôt,
Trop petit pour
le franchir d'un bond,
Faisait d'herbe
un pont
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.
Quand il mourut,
chacun le pleura
Dans son potiron,
on l'enterra,
Et sur sa tombe
on écrivit
Sur la croix :
ci-gît
Jean de la Lune,
Jean de la Lune.